THEATRE / Eté 2020 – CNES La Chartreuse, Villeneuve-Lès-Avignon
Le vin des mères est un dialogue cinglant entre une mère et sa fille écrit en 6 rounds entrecoupé par les interventions d’un homme en fuite.
Ce texte parle de manière brute et sans détour du lien indéfectible et douloureux d’une mère et sa fille. J’ai creusé dans mon histoire et celles qui ce sont racontées à moi pour évoquer la lignée des femmes et la transmission sourde et secrète des blessures anciennes qui deviennent au fil du temps des abysses relationnelles.
Ici, il s’agit d’alcool, de viol et de violence. Mais aussi de pudeur et d’amour. Les scènes deviennent des rounds comme espace de lutte et de confrontation pour aller chercher la ligne de faille, l’endroit de tremblement, l’origine du chaos. Briser le silence et les non-dits familiaux demandent une grande endurance au combat. Ce texte en est le témoin.
Parler des guerres intestines c’est plonger dans le purgatoire des passions, c’est se confronter à la tragédie. C’est aussi remettre à chacun ce qui lui appartient pour ordonner le chaos et le rendre lisible. Les victimes ont rarement la parole. On leur demande la plupart du temps de pardonner et de ne pas faire de vague. Ici il s’agit de donner la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas eue. A celles et ceux qui ont été bâillonnés par l’entendement et la bienséance. A celles et ceux qu’on a réduit à un silence dont l’écho continue sur les générations futures.
Il s’agit donc de remettre à leur place les évènements aussi bien dans la sphère intime que dans la sphère sociétale.
Le théâtre devient peut-être alors l’endroit de justice et de réconciliation.
EXTRAIT
extrait le vin des mères